Comment cela m’est-il arrivé ?
« Comment cela m’est-il arrivé ? » « Pourquoi moi ? » « Pourquoi n’ai je pas fait plus attention ? »…
vous avez été contaminé, vous avez maintenant à tenir compte de ce nouvel état de fait. Vous devez maintenant y faire face, pour vous-même, pour votre santé, pour les autres.
Se culpabiliser, avoir l’impression d’être une victime, regretter tel ou tel comportement, se dire que l’on n’a pas été capable d’éviter cela, s’accabler ; tout cela ne changera rien à votre statut sérologique.
Dans cette période troublée, soyez pragmatique. Commencez à progressivement vous renseigner sur la meilleure manière pour vous de vivre avec le VIH, sur la meilleure façon de vous mobiliser contre le virus et de faire face, sur la nécessité de prendre soin de vous.
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« Je suis inquiet, je ne sais plus ce qu’il faut faire. Je ne sais pas quoi penser… Mais qu’est-ce qui m’arrive ? »
Il est normal d’être désorienté, voire choqué. Chacun d’entre vous réagira à sa manière. Il va vous falloir un peu de temps pour « réaliser » ce qui vous arrive. Vous avez peut-être l’impression que le monde s’écroule autour de vous, or vous pourrez bénéficier d’une prise en charge médicale et de soutien pour faire face à cette nouvelle situation. Ne prenez pas de décisions précipitées, donnez-vous du temps pour comprendre ce qui vous arrive. Vous pourrez être conseillé à chaque étape du parcours qui s’ouvre devant vous.
« Je n’ai pas retenu tout ce que m’a dit le médecin et maintenant je me demande comment cela va se passer ? »
On vous a orienté vers un médecin spécialiste du VIH, soit en ville, soit à l’hôpital. Votre premier rendez-vous avec celui-ci sera l’occasion de lui poser des questions. Faites une petite liste des questions essentielles pour vous, avant le rendez-vous.
N’hésitez pas à lui faire part de ce que vous ressentez, c’est comme cela qu’il apprendra à vous connaître et vous pourrez ainsi mieux communiquer ensemble. Ce médecin sera votre interlocuteur régulier et vous allez apprendre avec lui comment gérer cette situation nouvelle. Il est important d’établir une relation de confiance entre vous, car c’est la meilleure garantie d’efficacité de votre suivi. Si vous ne comprenez pas certaines de ses décisions, demandez-lui de vous expliquer avec des mots simples. Il vaut mieux lui demander que de s’inquiéter ensuite après la consultation.
Toutefois, vous aurez aussi la possibilité de demander conseil auprès des associations de lutte contre le sida, qui pourront vous donner des explications complémentaires, lorsque cela est possible.
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« Je ne me sens pas malade alors pourquoi chercher à m’informer, cela va me servir à quoi ? »
Vous êtes tout à fait libre de chercher à vous informer ou au contraire de ne pas le faire. Certains d’entre vous vont immédiatement, après l’annonce de leur séropositivité, chercher de l’information sur Internet. D’autres vont attendre la prochaine consultation médicale pour poser des questions et s’en remettront complètement à leur médecin. D’autres encore ne souhaiteront pas s’informer pendant une période qui durera plus ou moins longtemps et pourront rester repliés sur eux-mêmes.
En tant qu’association de patients et de personnes concernées, nous pensons qu’il vaut mieux savoir, qu’il vaut mieux comprendre ce que sont le VIH et ses traitements, pour mieux faire face à cette situation. Cela ne veut pas dire qu’il faut absolument tout lire sur ce sujet, donnez-vous du temps pour intégrer ces nouvelles notions. Nous vous recommandons de donner la priorité aux échanges que vous aurez avec les professionnels de santé et avec les associations de lutte contre le sida.
Allez à votre rythme, suivez les conseils que l’on vous donne dans cette période particulière. Vous allez progressivement acquérir des connaissances et vous adapter à cette nouvelle situation. Ne perdez pas confiance en vous parce que vous êtes porteur du VIH.
De nombreuses personnes qui comme vous vivent avec le VIH, montrent qu’il est possible de contrôler au mieux les choses, chacun en fonction de sa personnalité, de ses envies, de ses moyens.
« Est-ce que ce que je vais mourir bientôt ? » « J’avais des projets, dois-je y renoncer ? »…
On dispose aujourd’hui en France d’une médecine et de traitements efficaces pour traiter l’infection à VIH. L’espérance de vie des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) sous traitement est aujourd’hui comparable à celle du reste de la population générale. De plus, vous devez savoir que la recherche scientifique continue d’avancer et qu’au-delà des traitements existants aujourd’hui, d’autres progrès sont à attendre.
À chaque étape de votre parcours de vie avec le VIH vous pourrez demander un soutien, avoir des informations et des réponses, de l’aide si nécessaire.
Surtout, ne vous dites pas que votre vie s’arrête là, que tout est « foutu ». Oui, certaines choses vont changer. Non, ces changements ne vous empêcheront pas de vivre longtemps. En revanche, vous devrez faire plus attention à votre santé à partir de maintenant.
Pour celles et ceux d’entre vous dont l’état de santé serait déjà dégradé à cause du VIH, ne vous laissez pas abattre, avec des traitements adaptés vous allez remonter la pente. Comprenez que ce test de dépistage aura été pour vous l’occasion de commencer un suivi médical indispensable, pour vous maintenir en bonne santé ou la retrouver, pour vous protéger et pour protéger les autres.
Pensez aux ressources que vous avez en vous, ne vous sous-estimez pas à cause de votre contamination, cherchez les moyens de garder le moral. Et bien sûr, si vous vous sentez en situation de faiblesse, n’hésitez pas à demander de l’aide. Il est préférable de ne pas vous isoler.
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